BlaBlaCar va desservir jusqu'aux petits villages
Publié le 23 février 2018
La plateforme de covoiturage de longue distance a dévoilé un nouveau moteur de mise en relation, dont l'algorithme va permettre de parfaire le maillage.
La rivalité entre BlaBlaCar et la SNCF va être remise sur le devant de la scène. A défaut d'être prêt à déployer son service de covoiturage du quotidien à l'échelle nationale, BlaBlaCar aura trouvé un intérêt immédiat à BlaBlaLines. Sur le même socle technologique, les ingénieurs de la plateforme de mise en relation entre conducteurs et passagers viennent de mettre au point un nouveau moteur de recherche, présenté ce 30 janvier, par Frédéric Mazzella, le président du groupe français.
Derrière ce projet qui va s'étaler sur l'ensemble de l'année 2018, BlaBlaCar souhaite aller au plus proche de ses utilisateurs, sur le plan géographique. En effet, le service va désormais rendre possible le renseignement précis des adresses de départ et d'arrivée de sorte à ce que, comme pour BlaBlaLines, les rencontres puissent se faire tout au long du trajet recommandé au conducteur, et non plus seulement au lieu de départ convenu. Par analogie, comparons cela à la différence entre Uber X et Uber Pool. On passe d'un service "de Point A à Point B", à un service "multi-arrêts" sur le parcours.
"Nous avons compris par l'analyse des données de parcours que beaucoup de villes et villages peuvent être desservis si on change la mécanique de mise en relation", explique Frédéric Mazzella (découvrez ici les données). Celui-ci précise toutefois que la phase de test servira à calibrer l'algorithme, notamment pour fixer les limites de temps et de distances de détours autorisés. "Il ne faut pas que cela devienne contraignant pour le conducteur ou certains passagers", insiste le co-fondateur de BlaBlaCar.
La plateforme a retenu deux axes majeurs de circulation pour mettre son moteur de recherche à l'épreuve, Paris-Bordeaux et Toulouse-Nice. Une volonté d'étendre le maillage en forme de pied-de-nez à la SNCF, qui dans une logique de rationalisation poursuit ses fermetures de gares les moins rentables. Cependant, on peut déplorer le manque d'intégration de BlaBlaCar à des applications/plateformes de voyage multimodal. Pour l'heure donc, charge aux utilisateurs de planifier leurs interconnexions pour couvrir le fameux "dernier kilomètre".
La sortie de ce nouvel algorithme coïncide avec un changement d'identité visuelle de BlaBlaCar. Le logo reprend le symbole des guillemets, orientés pour obtenir deux "B", enchevêtrés de telle sorte à inspirer la mise en relation. En 2017, le groupe a comptabilisé entre 15 et 18 millions de trajets par trimestre, à travers le monde. Il dénombre 60 millions d'utilisateurs, dont 12 millions en France.
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