Quand l'éolien et l'hydrogène s'unissent pour l'autopartage
Publié le 27 mars 2018
Dans la commune de Tupigny (02), un projet d'autopartage insolite vient de sortir de terre. Il associe les avantages de l'éolien et de l'hydrogène pour alimenter deux Kangoo Z.E transformés.
La France a des idées. Dans le village de Tupigny (02), la mairie et le cabinet d'étude VDN, spécialisé dans l'aménagement de parcs éoliens, ont accouché d'un programme d'autopartage sans commune mesure. En effet, il utilise une partie de l'énergie produite par les éoliennes pour produire de l'hydrogène dans une borne qui alimente deux Kangoo Z.E transformés, disponibles en libre-service.
Ce projet vient s'inscrire dans la mouvance de l'appel à projets national lancé en 2017. Il a le mérite de "lever le côté abstrait de l'énergie éolienne", se félicite Nicolas Ugalde, le directeur général du cabinet d'étude VDN. "Nous voulions que pour une fois, les habitants qui voient les hélices s'ériger dans leur paysage puissent avoir la certitude que l'énergie est consommée sur place", revient-il sur la démarche. Les résultats de deux réunions publiques et d'un sondage ont donné la ligne directrice, validée par la mairie.
Un projet pour d'autres véhicules plus lourds
L'électricité parvient à une borne fournie par McPhy. Au cœur de celle-ci, un électrolyseur qui fonctionne en flux tendu, génère de l'hydrogène que les deux Kangoo ZE-H2, passés dans les mains des préparateurs de Symbio, utilisent pour parcourir jusqu'à 300 km. Il faut compter 5 minutes pour faire le plein. Mais la Mairie de Tupigny imagine déjà aller plus loin en étendant le dispositif. Elle pense notamment alimenter le car de ramassage scolaire ou une flotte administrative. "Nous travaillons sur des projets de camions de voirie hydrogènes, dans d'autres villes", compare Nicolas Uglade.
Pour le moment, il s'agit d'un démonstrateur, dans une ville de 300 habitants, où le taux d'équipement automobile est au plus haut. Les Kangoo partagés serviront de deuxième véhicule occasionnel pour ces foyers. Avec les mois, le concept s'affinera. Peut-être la ville picarde qui tirera le bilan en juin prochain tient là un concept appelé à devenir une référence nationale.
Partagez cet article sur les réseaux sociaux :