Gilles Mabire : "Le rapport Idrac fait du véhicule autonome une cause importante pour la France".

Il y a un an, nous avions découvert votre expérimentation de collecte d'informations sur les routes par le biais des véhicules. Qu'avez-vous appris depuis lors ? 

Gilles Mabire. Nous sommes dans des phases de pré-industrialisation avec des clients. Nous avons défini la feuille de route et pensons que le service sera lancé en 2020. Nous avons enrichi les cas d'usage de ce système, e-Horizon, et estimons que l'imagination constituera le seul frein. On profite d'une équipe de 170 ingénieurs capables de traiter les données que nous avons constituée. Il faut désormais faire décoller l'activité. 

Quel modèle économique se dessine ? 

GM. Il faut se montrer flexible car les constructeurs ont des approches variables. Certains veulent signer pour un système complet, d'autres pour des portions à intégrer dans un produit qu'ils conçoivent. D'autres constructeurs nous sollicitent pour les aider à choisir les bons fournisseurs de contenus. Le modèle repose toutefois sur de la vente de licence pour l'utilisation d'un module logiciel qui sont aussi basés sur des efforts d'ingénierie pour l'implémenter. Mais nous ne sommes pas dans la vente de matériel, ce qui est un véritable changement pour un équipementier historique comme Continental. 

Certains imaginent, à l'instar de Hewlett-Packard Entreprise, créer un système de crypto-monétisation de la donnée, quelle est votre position sur la question ? 

GM. A qui appartient la donnée ? Partons du principe qu'elle n'appartient pas à Continental. L'usage en fait la valeur. Ce qui veut dire que la donnée brute ne prend de la valeur qu'une fois agrégée avec d'autres données brutes. Je pense que nous avons une légitimité dans le processing, le stockage, le raffinage et l'agrégation. Il n'y a pas qu'une seule source de données,