La consommation de diesel recule à la pompe
Publié le 20 novembre 2018
Sujet principal de la gronde des Français, en cette deuxième partie de l'année, le gazole enregistre un repli de la consommation, à la pompe, selon l'Ufip. Une situation qui profite à l'essence. Analyse.
Les ventes de véhicules équipés de moteur diesel atteignent un niveau historiquement bas, en France. Faisant suite à une baisse continue depuis des mois, la part de marché est tombée à 36,2 % en octobre 2018. Tout aussi significative, la pénétration sur le cumul des mois ne dépasse pas 40 %. Une évolution favorable aux véhicules fonctionnant à l’essence, y compris à la pompe. Selon les derniers chiffres de l’Ufip, la part du gazole dans la consommation de carburants routiers en France, en septembre dernier, a enregistré un repli de 1 %. Si cela ne l'empêche pas de garder la main mise sur le marché, avec 78 % de parts, cette baisse accentue un peu plus la courbe décroissante, qui fait état d'un recul de 3,3 % depuis le début de l'exercice, quand dans le même temps l'essence progresse de 3 %.
Le SP95-E10 conserve son titre de carburant le plus consommé en France depuis 2017. L'Ufip rapporte une pénétration de 42,7 % en septembre 2018, contre 32,3 % pour le SP95, sur le segment des carburants non gazole. Une montée en puissance qui découle de plusieurs raisons. Déjà, logiquement, il y a le gonflement du parc roulant de véhicules compatibles avec le SP95-E10, ensuite, il faut intégrer le fait que certaines stations ont pris le parti de supprimer les pompes de SP95 et de SP98 et enfin, il convient de noter que le SP95-E10 affiche le coût au litre le moins élevé, de l'ordre de 4 à 5 centimes en moins par rapport à un litre de SP95.
Les prix du carburant justement ont connu une hausse record à la rentrée 2018, qui devrait se poursuivre en janvier 2019 avec une nouvelle augmentation de 6,5 centimes sur le diesel. Sur deux ans, le prix du litre de gasoil a ainsi crû de 25 % pour atteindre jusqu’à 1,53 euros le litre, à fin septembre. Une situation dénoncée par Ségolène Royal, qui le lundi 22 octobre, a pointé du doigt cette fiscalité sur le carburant, estimant que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, "cherche à justifier un matraquage fiscal par l’écologie." L’ancienne ministre de l’Environnement a jugé " non légale " cette hausse de taxe estimant que " le gouvernement ne respecte pas l’obligation de l’article 1 de la loi de la transition écologique de 2015. ". Cette dernière prévoit en effet qu’un centime de plus généré par la fiscalité écologique doit se traduire par un centime de baisse ailleurs pour parvenir à une neutralité fiscale.
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